samedi 4 juin 2011

COURS D'EAUX 1

INTRODUCTION
Plusieurs décennies, voire plusieurs siècles, d’intervention sur les cours d’eau nous amènent aujourd’hui à des situations souvent dysfonctionnelles, parfois irréversibles.
L’incision des lits fluviaux, observée sur de nombreux cours d’eau à fond mobile, est généralement due à une sur-exploitation de leurs alluvions actuelles (c'est le cas sur la Loire, l'Allier, la Garonne, le Fier, le Buëch, la Bléone, etc.) dans un contexte de déficit naturel en sédiments. Cette incision présente des inconvénients majeurs, dont le plus grave est probablement la réduction corrélative de l’épaisseur de l’aquifère alluvial, donc la perte, à court terme, d’une ressource en eau potable de qualité (il est déjà trop tard sur la Loire Forézienne...). Un autre impact majeur sur le plan socio-économique est la destabilisation d’ouvrages d’art (ponts, digues), fort coûteux à reconstruire ou à surprotéger. Enfin, des impacts écologiques sont observés : la modification des peuplements végétaux riverains par suite de l’enfoncement de la nappe alluviale, la banalisation des milieux, …
Les travaux de recalibrage, endiguement, enrochement,  rectification ont eux aussi durablement contribué à modifier et perturber les processus d’ajustement morphodynamique et le fonctionnement des écosystèmes qui leur sont corrélés. Il est apparu, de surcroît, que nombre de ces interventions étaient très discutables sur le plan de leur rentabilité économique.
La prise de conscience collective de ces impacts ouvre la voie à de nouveaux concepts de gestion des hydrosystèmes, dont l’un, qui s’inscrit comme préconisation fondamentale dans la plupart des SDAGE, est la préservation d’un espace de liberté, ou espace de mobilité des coursd'eau.
La compréhension des lois de la dynamique fluviale, sédimentologique, écologique est encore très largement du domaine de la recherche. Il est toutefois possible de proposer, dès aujourd’hui, des méthodes de détermination de l’espace de mobilité, rapides et relativement faciles à mettre en œuvre. Elles permettront aux maîtres d’ouvrage et aux gestionnaires des cours d’eau d’agir avant d’atteindre des seuils d’irréversibilité. Nous proposons donc ci-après un panel de méthodes permettant d’aboutir à la définition et à la cartographie d’un espace de mobilité.
La définition que nous retiendrons pour cet espace de liberté ou de mobilité est celle donnée dans le  SDAGE Rhône-Méditerranée-Corse :
" espace du lit majeur à l’intérieur duquel le ou les chenaux fluviaux assurent des translations latérales pour permettre une mobilisation des sédiments ainsi que le fonctionnement optimum des écosystèmes aquatiques et terrestres " .
(SDAGE RMC, Volume 1, Mesures opérationnelles générales, § 3.1.3.1., p53)
Cette définition guidera les diverses approches méthodologiques présentées ci-après.

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